Christine Lagarde « pas inquiète » pour l'euro




Le 30 Mai 2020, par La rédaction

Christine Lagarde a joué la carte de l'apaisement et de l'optimisme concernant l'avenir de l'euro. Les pays de la monnaie unique sont pourtant soumis à de fortes perturbations dans le paysage post-coronavirus.


Pas de crise de l'euro pour la BCE

« Je ne suis pas trop inquiète », a déclaré la présidente de la Banque centrale européenne durant une rencontre en ligne avec de jeunes citoyens européens. Elle était interrogée sur une crise potentielle de la monnaie unique. Si les choses semblent entre de bonnes mains avec la BCE, qui a une fois encore montré sa volonté de faire tout ce qui est en son pouvoir pour maintenir l'euro à bout de bras, l'institution surveille toutefois le poids de la dette qui a pris de l'ampleur pendant le confinement. La France, l'Italie, l'Espagne et de nombreux autres pays de la zone euro ont dû emprunter sur les marchés financiers pour financer leurs plans d'aide. « Tous les pays du monde ont dû augmenter leur dette », a souligné Christine Lagarde, « et c'était la bonne chose à faire », a-t-elle précisé.

Pour la présidente de la BCE, la « bonne utilisation de la dette devrait être encouragée ». Il n'en reste pas moins qu'il faudra la rembourser tôt ou tard, bien que les taux d'intérêt très bas permettent aux États de s'endetter à bon compte. De plus, le plan de soutien de la Commission européenne, qui prévoit la possibilité pour Bruxelles d'emprunter avec une signature AAA pour prêter ensuite aux pays qui en ont le plus besoin, va dans le bon sens.

De 8 à 12% de baisse du PIB

La Banque centrale européenne est prête à agir : les rachats d'obligations sur le marché pourraient encore augmenter si la situation économique l'exigeait. Les États de la zone euro vont toutefois essuyer une baisse importante de leur produit intérieur brut : ce recul devrait s'établir entre 8 et 12% pour 2020, ce qui correspond aux hypothèses « moyenne » et « sévère » de l'institution. Le scénario « mineur » d'avril, qui fixait la baisse du PIB à 5%, est maintenant écarté.

Pour Christine Lagarde, l'impact du coronavirus sur l'activité des pays partageant l'euro dépendra de la rapidité à laquelle les mesures de verrouillage seront levées. La vigueur avec laquelle les secteurs d'activité dont l'activité a été particulièrement affectée vont redémarrer sera aussi un critère à surveiller.


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